Homélie du 26 octobre 2008 (Père Jacques Weisshaupt s.j.)

Publié le 26 Octobre 2008

Messe du 26 octobre 2008- Baptême de  Baptiste Guerrier

30ème dimanche A


Chers frères et sœurs,

 

C’est clair, aujourd’hui, ici et maintenant, Dieu nous invite à aimer. Dans la bible, cette invitation s’appelle un commandement. C’est toujours ainsi quand il s’agit d’un enjeu essentiel.

 

Pour nous, en ce dimanche, ce commandement, cette invitation pressante, nous rejoignent lorsque Pascaline et Eric nous demandent d’accueillir au baptême leur petit Baptiste. Les petits enfants baptisés ont la chance d’entrer tout au début de leur existence dans une communauté qui vit de l’Evangile du Christ, dans une communauté qui inspire et soutient les familles dans leur désir profond de partager le bonheur de l’évangile.

 Les enfants sont baptisés dans la foi de l’Eglise, dans cette confiance reçue de Dieu et partagée, la confiance qui naît de l’amour, car seul l’amour est digne de foi.

 

Mais ce commandement d’amour n’est pas formulé en termes abstraits.

Les lectures d’aujourd’hui nous le manifestent à nouveau.

Tout d’abord en ce qui concerne le second commandement, qui  est semblable au premier, rappelle Jésus, si je veux aimer mon prochain comme moi-même, il me faut entendre ce que disait Moïse dans le livre de l’Exode, c’est bien concret : « tu ne maltraiteras point l’immigré qui réside chez toi, tu ne l’opprimeras point » et la motivation est rappelée : « car vous étiez vous-même des immigrés en Egypte ».

C’est formulé en termes négatifs. Cela indique bien une limite à ne pas franchir. Ces commandements négatifs expriment qu’il est interdit de faire du mal à son prochain sous n’importe quelle forme ! Le prochain, c’est – rappelons-nous la parabole du bon samaritain – lorsque nous nous faisons proche de celui qui est dans le malheur… la Bible parle de l’immigré, de la veuve et de l’orphelin, du pauvre, de celui qui n’a pas de manteau pour se couvrir… C’est toujours actuel.

 

Une remarque : l’amour du prochain, ou aimer en me faisant proche ne veut pas dire nécessairement que j’éprouve nécessairement une sympathie immédiate et naturelle pour le malheureux ! il me dérange plutôt !  mais je veux le rejoindre pour voir comment l’aider à sortir de son malheur. Ainsi l’expérience de la proximité recherchée passionnément nous transforme en profondeur.

Saint Ignace rappelle dans les Exercices spirituels que l’amour consiste plus en des actes qu’en des paroles.

 

Le premier commandement est tout aussi concret dans sa formulation : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit ». Il est fondamentalement prière, la prière que Jésus nous a apprise : tu parleras à Dieu, tu diras à Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit : «  Notre Père qui es aux cieux, fais connaître ton nom à tous, que ton règne d’amour vienne, que ta volonté d’amour s’accomplisse sur la terre comme au ciel ». Le cœur de notre vie est parole d’amour, parole donnée, parole reçue, parole échangée…

 

Ainsi, l’évangile nous invite à ne jamais séparer les deux commandements, en excluant, en nous réfugiant dans l’un ou dans l’autre… Durant toute notre vie, nous veillerons à les pratiquer ensemble. Pourtant, nos histoires d’amour véhiculent chacune des cheminements aux accents différents…

 

Les humanitaires peuvent vivre intensément et de façon créative l’expérience de se faire proche d’autrui, de tous ceux qui sont blessés humainement, et découvrir un jour cette parole de Jésus : ce que tu as fait au moindre des miens, c’est à moi que tu l’as fait…

 

Les croyants qui ont l’expérience d’une vie nourrie par la prière et la lecture de la bible sont eux, continuellement aussi, invités à garder leurs yeux et leur cœur ouverts et à ne pas se détourner de celui qui est dans le malheur… comme Mère Teresa et Sœur Emmanuelle.

 

En célébrant le baptême d’un petit enfant au cours de cette eucharistie, où Jésus nous a dit de refaire avec lui le don de nous-mêmes « faites ceci en mémoire de moi »,

Nous voulons nous engager tous ensemble pour lui à parcourir en toute confiance avec le Christ un chemin d’évangile, et nous nous promettons de faire effort pour que tous les enfants puissent éprouver la joie de prier et d’aimer.

 

Rédigé par webmaster (p.m.)

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